En cuisine
La baie de la passion a des notes sucrées des fruits de la passion et de fruits rouges avec un goût légèrement épicé. Goutez les baies, ou incorporez les à votre plat avec parcimonie, quitte à en rajouter par la suite.
Testez les baies de la passion sur du poisson et des fruits de mer : infusés ou moulus, elles sauront sublimer une sauce, un court-bouillon, ou encore parfumer une papillote.
Elles apportent aussi une fraîcheur aux viandes grasses et aux gibiers en les ajoutant en fin de cuisson.
On peut aussi laisser infuser quelques baies dans une poelée de légumes ou de champignons, ou encore dans une sauce à la crème ou une marinade !
Dans les desserts, elles font merveilles dans des compotes, confitures, tartes, salades de fruits ou encore dans des cakes, sablés,...
Pour finir, vous pouvez également glisser quelques baies dans votre infusion ou votre thé, ou encore dans votre rhum arrangé, sangria, vin chaud...
Dans la cuisine éthiopienne, on consomme les feuilles fraîches dans le kuti (une infusion de feuilles de café) et les baies dans le traditionnel berbéré ou mitmita. On la retrouve aussi dans des plats traditionnels comme l'alicha wot, un ragoût de viande ou dans l'ayb, une sauce qui accompagne de nombreux plats.
Propriétés
La rue de Chalep est cultivée dans plusieurs pays d’Afrique tropicale tant pour ses propriétés médicinales que pour un usage culinaire.
Dans le nord du Soudan, on applique les baies en cataplasme sur les œdèmes.
En Ethiopie, on utilise les baies de la passion contre la diarrhée, la décoction de racines dans une boisson alcoolisée, additionnée de piment, se prend contre la grippe. Le jus de la plante traite les maux d’estomac. La décoction de feuilles dans une infusion se prend en cas de maux de tête, de fièvre ou de simple rhume.
En Afrique australe, on se frictionne le corps avec l’huile obtenue à partir des parties aériennes en cas de douleurs d’estomac, de coliques, d’hystérie, d’épilepsie, et on l’administre par voie orale comme anthelminthique.
Chez les Tswanas d’Afrique australe, la décoction de la plante entière se prend à fortes doses pour faciliter l’accouchement.
En Afrique du Sud, on boit la décoction de feuilles dans le traitement de la typhoïde et de la scarlatine, tandis que le jus des feuilles est administré aux enfants souffrant de convulsions, de crises, de jaunisse et de diarrhée. Les feuilles écrasées sont appliquées en externe contre les douleurs dentaires et les otalgies. La macération de feuilles se prend en cas de maladies cardiaques et respiratoires, de rhumatismes, de goutte et d’hypertension. Les feuilles, consommées en infusion ou mastiquées, soignent les maux d’estomac et les maux de tête.
Les plantes servent à éloigner les chiens et les chats car ils en détestent l’odeur. De même, les feuilles séchées et écrasées constituent un insectifuge efficace.
Histoire
Ruta chalepensis comme Ruta graveolens sont traditionnellement employés depuis des siècles pour leur parfum dans l'alimentation mais aussi pour leurs propriétés médicinales.
Leur amertume a cependant été à l’origine de leur déclin.
Les feuilles offrent un parfum à la fois puissant, aromatique et sucré; quant aux baies, leur goût est plus prononcé et peu épicé.
Le "kuti", infusion de feuilles de café, est traditionnellement aromatisé par des feuilles fraîches de Ruta chalepensis, certains fromages locaux ont la particularité d'être préparés avec des feuilles ajoutées au lait aigre.
Plante
Petit arbrisseau pouvant atteindre 1,5m de haut, la rue de Chalep se développe entre 1500 et 2000m d'altitude. Comme se cousine la rue officinale, elle aime le soleil.
Plante à très beau feuillage persistant, plus grand que la rue officinale, légèrement bleuté.
Sa fleur est jaune en été.
Plus sensible au gel, elle diffère également par ses pétales longuement frangés.
Attention
L’usage abusif de la plante est dangereux. Ses effets toxiques sont manifestement liés à la dose.
Elle est potentiellement toxique et carcinogène lorsqu’elle est administrée par voie orale, et peut provoquer une dermatite de contact.
Administrées par voie interne, les feuilles comme l’huile peuvent entraîner hémorragie, fausse couche et avortement, et c’est à ce titre qu’on les utilise depuis la nuit des temps.